samedi 9 janvier 2016

Noël au Mexique

Diantre, Noël est passé et nous sommes déjà en 2016. Nous entamons le 5e mois de notre séjour. Les fêtes étant une des périodes propice aux marronniers et autres lapalissades, j'aurais envie d'écrire : "Que le temps file" et d'ajouter aussi : "Que nous sommes loin...".
Or, l'avantage d'être loin de chez soi est que l'on est proche d'ailleurs... (lapalissons, lapalissons !). Nous avons donc saisi la chance des ces quinze jours de vacances (enfin quinze !) et mes beaux-parents (merci d'admirer le joli zeugma) pour passer Noël au Mexique. Et, plus précisément en Basse-Californie. Et plus précisément encore à Los Cabos. Sur une carte géographique tu contasteras ami lecteur que le Mexique est doté d'un petit doigt, comme l'Italie d'un talon, la Corse d'un pouce, etc. Los Cabos est au bout du bout de ce doigt. Et au bout de ce doigt, c'est un peu comme si nous étions au bout du monde.

"Un bout du monde" en bas du doigt, à gauche...
Mais pour y arriver, il a fallu d'abord prendre un avion. Pendant trois heures. Un vol que je qualifierais d'Orangina, pour son si fameux slogan : "Secouez-moi, secouez-moi". Ah ami lecteur, toi qui connais ma légère réticence vis-à-vis de tout mode de transport aérien, tu sauras à quel point la Basse-Californie m'a semblé loin. D'autant qu'à l'occasion de ce voyage, j'ai pu constater que les pilotes américains ont une petite tendance à délaisser le bouton "Merci d'attacher vos ceintures" (j'y mets les formes, c'est toujours plus agréable), contrairement aux pilotes français qui l'actionnent à la moindre anticipation de possible turbulence... A croire que dans les cockpits américains ce fichu bouton est placé à un endroit inaccessible, genre sous le tableau de bord au fond à gauche que non seulement on ne voit rien dans ce bazar (oui, il y a des pilotes belges dans la flotte US) mais en plus il faut se pencher en avant, risquer un lumbago, voire se détacher... Un peu comme la manette qui permet d'ouvrir le capot d'une voiture, en fait...



Bref, le signal éteint, les jambes pas (encore) trop en coton, je profite d'aller aux toilettes. Que j'atteins sans trop de heurts... Jusqu'à ce que l'avion décide de s'offrir un petit rodéo. Si j'y étais allée me refaire une petite beauté, je serais sortie de là façon portrait de Picasso période cubiste, les deux yeux crevés en prime. De retour (pénible) vers mon siège, j'ai aidé une maman qui portait son petit dans un bras et de quoi le changer dans l'autre. Elle a fini à quatre pattes, le bébé sur le dos pendant que je jouais au bilboquet avec le change...

Le pilote a fini par trouver le bouton du signal de la ceinture quand je suis arrivée rampante à mon siège. J'ai fait trois noeuds à la mienne avant de la boucler. Serrée. Cette fois plus encore qu'à l'accoutumée fouler la terre ferme m'a semblé un petit miracle.









Les bagages récupérés, nous avons embarqué dans notre voiture de location modèle XXL... Cabo Pulmo, nous voilà... Ou presque. Après 225 mètres de route goudronnée nous passons sur une piste. Sable, cailloux, trous... Qui ont mis à mal tous les brushings de la famille. "Secouez-moi ! Secouez-moi !" aura vraiment été le jingle notre journée ! Sans compter que la nuit s'est mise à tomber, que les panneaux d'indication ne sont pas légion dans la région et que l'aiguille de la jauge d'essence s'est soudainement tournée du côté du 0. Histoire de faire son intéressante.
La possibilité de pousser notre 98 tonnes (à 5, tout est possible) étant encore envisageable,  jusqu'à ce que Cyril s'exclame : "Oh zut, je crois que je viens d'écraser un serpent !". Le silence s'est abattu dans l'habitacle. Et c'est les mâchoires et les fesses serrées que nous sommes arrivés dans notre joli hôtel.

Grand ouvert sur l'océan... Spectacle magique du matin...
Nous étions en pleine saison de migration des baleines, et il n'était pas rare d'en apercevoir au loin...
Confortablement installés sur une de ces plages désertes... A perte de vue.


Cabo Pulmo est un parc national. Il abrite le seul récif de corail vivant d'Amérique du Nord. Le commandant Cousteau, sous son bonnet rouge, disait de ce bout d'océan qu'il était "l'aquarium du monde", et nos quelques petites incursions en masque et tuba ont parfaitement illustré sa déclaration...